Italie les 5 terres : guide pour une escapade magique en bord de mer

Italie les 5 terres : guide pour une escapade magique en bord de mer

Les Cinque Terre : un collier de villages suspendus au temps

Quelle magie que celle de la Ligurie, cette fine bande d’Italie qui épouse la mer comme un vieux livre garde ses secrets. Les Cinque Terre ne sont pas seulement cinq villages colorés — Monterosso, Vernazza, Corniglia, Manarola et Riomaggiore — ce sont cinq poèmes taillés dans la pierre et bercés par les embruns. Une fois sur place, difficile de ne pas penser que le mot « enchantement » a sans doute été inventé ici.

Lors de ma dernière escapade, sac à dos léger et carnet en poche, j’ai redécouvert ces lieux comme un manuscrit qu’on ouvre pour la première fois. Je souhaite vous donner ici un guide sensible pour profiter au mieux d’une échappée au bord de mer, entre falaises, citronniers et ruelles pavées.

Quand partir et comment s’y rendre ?

On pourrait dire que les Cinque Terre se savourent comme un bon vin : selon la saison, le bouquet change. Au printemps, c’est l’appel des fleurs sauvages et des randonnées en solitude bucolique. L’été baigne les villages dans un tourbillon de vie, idéal pour les baignades et les glaces citron-basilic mangées sur le port. Septembre et octobre, quant à eux, offrent une douceur dorée parfaitement photogénique, sans la foule des grandes vacances.

Pour vous y rendre, le plus commode reste d’atterrir à Pise ou à Gênes, puis de rejoindre La Spezia ou Levanto en train. De là, une ligne ferroviaire sillonne les cinq villages, chaque arrêt étant une promesse de tableau vivant. À noter : la voiture y est plus encombrante qu’utile. Ici, les jambes et les petits trains règnent en maître.

Monterosso : refuge balnéaire et citronniers en terrasse

Premier village en venant du nord, Monterosso est un peu l’aîné du groupe : plus grand, plus ouvert, plus balnéaire aussi. Sa plage est l’une des rares étendues de sable de toute la région, ce qui en fait une escale parfaite pour une après-midi de farniente.

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Je m’y suis arrêté pour un déjeuner face à la mer, mêlant anchois marinés (la spécialité locale) et un verre de vin blanc de Colli di Luni, sec et élégant. Juste derrière la plage, des citronniers en terrasse parfument l’air et l’âme. Une petite montée vers le couvent des Capucins offre une vue imprenable sur le golfe et une pause hors du monde.

Vernazza : la carte postale vivante

C’est peut-être le plus photogénique des cinq. Avec ses barques alignées comme des points de suspension, ses maisons aux teintes pastel et sa petite place animée, Vernazza a quelque chose de romanesque. On comprend pourquoi de nombreux artistes s’en sont épris.

Un conseil : gravissez le sentier qui relie Vernazza à Monterosso en fin de journée. La vue sur le port lorsque le soleil descend derrière l’église Santa Margherita est à couper le souffle (et pas seulement à cause de la montée… soyez prévenus, ça grimpe !). En redescendant, faites halte à la gelateria qui fait aussi des granités maison : citron-basilic ou pêche-menthe, selon la saison — goûtez, vous verrez.

Corniglia : perchée, discrète… irrésistible

Voici l’un de mes coups de cœur. Corniglia ne se livre pas tout de suite : perchée sur sa falaise, sans accès direct à la mer, elle mérite une montée d’escaliers — 382 marches précisément. Mais en-haut, quelle récompense ! Un village moins fréquenté, niché dans les vignes, avec l’impression d’avoir voyagé dans le temps.

Je me suis arrêté chez un petit épicier pour goûter du fromage pecorino affiné au vin, puis ai continué vers le belvédère Santa Maria, parfait pour un croquis ou simplement une contemplation silencieuse. Corniglia a ce parfum d’authenticité que seuls les lieux un peu oubliés savent garder. C’est aussi ici que j’ai dégusté l’une des meilleures focaccia de ma vie — tiède, moelleuse, légèrement croustillante sur les bords. Presque une leçon de simplicité.

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Manarola : la poésie verticale

Avec ses maisons serrées les unes contre les autres comme pour se protéger du vent, Manarola semble sortir d’un rêve. Le soir, les façades se teintent d’orangé, et les reflets sur l’eau créent un tableau vivant. N’oublions pas que c’est ici que l’on trouve l’un des plus beaux points de vue de la région, accessible en quelques minutes de marche depuis le port. C’est là que les photographes amateurs (dont je suis parfois) posent leur trépied comme un rituel.

Pour le dîner, arrêtez-vous chez un vigneron local pour déguster un plat de trofie al pesto, accompagné d’un verre de Sciacchetrà — le vin liquoreux typique des Cinque Terre, rare et précieux. D’un doré ambré, il se boit comme un secret chuchoté à l’oreille.

Riomaggiore : vibrante et artistique

Dernier village à l’est, Riomaggiore est sans doute le plus vivant, avec ses ruelles en zigzag et ses escaliers qui semblent jouer à cache-cache. On y flâne, on s’y perd, on y découvre des ateliers d’artistes cachés dans des caves voûtées. C’est aussi ici qu’on peut emprunter la fameuse Via dell’Amore, le sentier de l’amour, qui relie Manarola en serpentant le long de la falaise. Fermée depuis quelques années pour restauration, sa réouverture progressive s’annonce comme une promesse romantique à renouveler.

À Riomaggiore, j’ai passé une soirée sur le quai, une part de pizza à la main, à regarder les jeunes plonger des rochers au crépuscule — un rituel presque sacré. Sincèrement, je n’ai jamais vu un ciel aussi rose que celui de Riomaggiore un soir d’août. Peut-être était-ce le vin, ou peut-être simplement la beauté brute du moment.

Quelques conseils pratiques pour une escapade réussie

  • Munissez-vous de la Cinque Terre Card, qui permet l’accès aux sentiers, aux toilettes publiques (oui, ça compte !) et aux navettes ferroviaires entre les villages. Cela vous évite aussi les files aux guichets.
  • Prévoyez de bonnes chaussures de marche. Même si les distances semblent courtes, les sentiers demandent un minimum de préparation. Et non, les tongs ne font pas l’affaire ici.
  • Soyez matinaux. Les villages reprennent leur souffle avant 9h ; c’est le meilleur moment pour s’en imprégner avant l’arrivée des visiteurs.
  • Goûtez les produits locaux : anchois, focaccia, pesto, limoncello artisanal… chaque bouchée est une immersion.
  • Évitez la voiture, sauf si votre idée de vacances inclut des créneaux serrés et des parkings pleins. Le train et la marche sont vos meilleurs alliés.
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Un week-end ou une semaine ? Suivez votre tempo

Si vous n’avez que deux ou trois jours, choisissez deux ou trois villages et prenez le temps de vous y attarder. Mieux vaut savourer que survoler. Pour un séjour plus long, vous pouvez rayonner depuis un point d’ancrage : Levanto ou La Spezia sont de bonnes bases, avec plus d’options d’hébergement et des restaurants étoilés pour les gourmands curieux.

Et puis, entre nous, pourquoi ne pas revenir hors saison ? Les Cinque Terre en novembre, sous une lumière douce et voilée, ont une poésie mélancolique profondément touchante. Même sous la pluie, les ruelles brillent d’un éclat mystérieux — comme si les pierres murmuraient elles aussi aux voyageurs attentifs.

À ceux qui savent regarder…

Les Cinque Terre ne se visitent pas, elles se vivent. Ce sont des sensations à récolter lentement, comme des galets dans une poche. Qu’il s’agisse du chant des cigales au détour d’un sentier, de la caresse du vent entre deux escaliers, ou d’un regard échangé avec une nonna sur son pas de porte — tout participe de l’expérience.

Alors, lors de votre prochaine envie d’ailleurs, laissez-vous tenter. Prenez le train qui suit la côte, laissez le bruit des vagues guider vos pas et ouvrez grand les yeux. Les Cinque Terre sont là, immobiles et bouleversantes, prêtes à renouer avec l’éblouissement.