Les incontournables du queyras pour une randonnée dépaysante

Les incontournables du queyras pour une randonnée dépaysante

Une échappée belle dans le Queyras, royaume des cimes et des silences

Il y a des lieux qui ne s’apprivoisent pas d’un simple regard. Le Queyras, ce bout du monde accroché aux contreforts des Hautes-Alpes, fait partie de ces terres farouches et tendres à la fois. Ici, la montagne n’est pas seulement un décor : elle est présence. Elle parle au promeneur attentif, au randonneur gourmand d’air frais, à celui qui part en quête de ce quelque chose d’indicible qu’on appelle l’ailleurs.

Petit paradis préservé, blotti du côté italien du massif, le Parc naturel régional du Queyras déploie ses merveilles avec une simplicité désarmante. Villages accrochés à flanc de montagne, forêts de mélèzes qui flamboient l’automne venu, torrents cristallins, chapelles murmurant des siècles d’histoire… chaque randonnée est une promesse de beauté, mais aussi — et surtout — de déconnexion totale.

Voici quelques pépites à (re)découvrir le temps d’un week-end ou d’une escapade plus longue dans le Queyras. N’oubliez pas vos bâtons, votre âme d’enfant et, idéalement, un peu de fromage de brebis dans le sac à dos.

Le lac de Souliers : miroir d’altitude au charme paisible

À 2492 mètres d’altitude, niché dans une cuvette naturelle comme un joyau abandonné par quelque géant distrait, le lac de Souliers offre une vision presque irréelle. On y accède par un sentier accessible depuis le col de l’Izoard, en une petite heure de montée douce entre alpages et parfums résineux.

Ce qui frappe ici, c’est le silence. Pas un silence pesant, non — un silence complice, presque intime, qu’on partage avec les marmottes et le vent. En arrière-plan, les crêtes dentelées des Alpes du Sud veillent, avec parfois un survol discret de chocards à bec jaune. À l’automne, les mélèzes peignent leur toile en cuivre et or, et l’on resterait bien là, assis dans l’herbe, juste pour écouter le temps passer.

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Petit conseil : si le cœur vous en dit, poussez jusqu’au sommet du col de Tronchet pour une vue saisissante sur le lac et les cimes alentour — l’effort est modeste, la récompense, elle, immense.

Saint-Véran : le village « où les coqs picorent les étoiles »

À 2042 m d’altitude, Saint-Véran n’est pas qu’un des plus hauts villages habités d’Europe. C’est un doux mélange d’histoire, de traditions et de panoramas à couper le souffle. Perché dans la vallée de l’Aigue Blanche, il semble figé dans un temps suspendu, quelque part entre l’éternité et les sabots de chèvres.

Ce hameau est un musée à ciel ouvert : maisons en fustes (ces troncs empilés à la scandinave), cadrans solaires poétiques, fontaines chantantes, et surtout, un patrimoine que les habitants entretiennent avec une ferveur qui force l’admiration.

Depuis le village, plusieurs sentiers s’élancent vers des circuits somptueux. Parmi eux, l’itinéraire menant à la chapelle de Clausis, au fond du vallon glaciaire du même nom, est un incontournable. L’ancienne mine de cuivre, perchée tout au bout, ajoute une curiosité géologique à cette randonnée accessible et sauvage.

Le col Agnel et son balcon céleste

Avec ses 2744 m, le col Agnel fait office de géant bienveillant entre le Queyras et l’Italie. Accessible en voiture, il offre un point de départ rêvé pour des balades en haute altitude, loin du tumulte des stations plus connues. Le panorama, là-haut, frôle l’irréel : d’un côté, les Alpes piémontaises déploient leurs crêtes comme une armée de géants ; de l’autre, le Queyras se décline en vallons lumineux et secrets.

De ce promontoire céleste, une randonnée emblématique s’impose : l’ascension du Pain de Sucre (3208 m). Malgré son nom qui évoque la douceur, le sentier est un peu plus technique vers le sommet, mais aucunement réservé aux alpinistes. Le panorama à 360 degrés, lui, vous laissera muet. Si vous y allez à la belle saison, surveillez les chamois : ils aiment montrer leur profil sur les crêtes — peut-être un brin vaniteux.

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Les gorges du Guil : l’appel de la roche et de l’eau

Même si l’on vient souvent au Queyras pour toucher le ciel, ne négligeons pas ses entrailles. Les gorges du Guil, sculptées à vif dans la roche par la rivière du même nom, offrent une expérience saisissante de vertige maîtrisé. La route sinueuse qui les traverse est une épopée à elle seule — mais pour en saisir toute la beauté, rien ne vaut une randonnée ou une descente en kayak quand le débit le permet.

Une belle boucle à pieds vous mène depuis la Maison du Parc à Aiguilles jusqu’aux anciens canaux d’irrigation, suspendus à flanc de falaise. Là, le ciel semble loin, avalé par les parois abruptes et le bourdonnement du Guil qui éclate contre les blocs.

On se surprend à s’arrêter souvent — non par fatigue, mais par émerveillement. À force de descendre, on apprend que toutes les randonnées ne mènent pas vers le haut… certaines vont vers l’intérieur.

Abriès et le Bois des Amoureux : une balade qui sourit

Entre charme désuet et nature accueillante, Abriès est le genre de petit village que l’on rejoint sans plan précis, juste avec l’envie d’y flâner. On y sent le sapin, la tarte aux myrtilles et l’air un peu plus libre.

Depuis le centre du bourg, un sentier facile vous entraîne vers le Bois des Amoureux. Son nom est déjà une caresse — et la balade le confirme. Petits ponts de bois, clairières moelleuses et bancs savamment disposés pour admirer le paysage font de ce chemin une promenade entre tendresse et fraîcheur montagnarde.

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Un jour d’été, j’ai croisé ici un vieux monsieur au béret vissé sur le crâne, qui cueillait des herbes aromatiques pour sa soupe. Il m’a simplement dit : « Ici, on respire mieux. » Il avait raison, bien au-delà de l’oxygène.

Infos pratiques pour votre escapade dans le Queyras

Quelques conseils pour profiter au mieux de votre aventure :

  • Quand partir ? L’été est idéal pour randonnées et balades fleuries. L’automne sublime les couleurs et calme les foules. L’hiver, le Queyras se transforme en paradis du ski de fond et des raquettes, mais attention aux chemins inaccessibles.
  • Où loger ? Optez pour les gîtes de pays ou les chambres d’hôtes familiales : l’accueil y est sincère et le fromage souvent fait-maison.
  • Accès ? Le Queyras n’a pas de gare directe. On y parvient par Guillestre-Montdauphin en train, puis en navette ou voiture. L’isolement se mérite, mais c’est ce qui rend l’évasion si totale.
  • À ne pas oublier : des chaussures de marche déjà portées (pour éviter les ampoules), une gourde, une carte IGN (ou une appli fiable) et… une âme curieuse.

Le Queyras n’a pas besoin d’artifices pour séduire. Pas de remontées mécaniques tapageuses, pas de cafés branchés à tous les coins. Juste l’essentiel : la montagne. Et quelques vaches placides qui regardent passer le monde, dans une indifférence tout à fait apaisante.

Alors si vous cherchez un coin de France où l’on entend encore le vent dans les branches, où les sentiers parlent et les sommets chantent à ceux qui prennent le temps d’écouter… le Queyras vous attend. Il ne vous promet pas l’extraordinaire — juste l’authentique. Et croyez-moi, c’est encore mieux.