Certains lieux évoquent à eux seuls une douce promesse d’évasion. Deux noms reviennent souvent dans les conversations des amoureux rêveurs en quête de paradis : Bali et l’Île Maurice. L’une évoque les temples mystérieux, l’encens et les rizières en terrasses ; l’autre fait penser à des lagons turquoise, du curry parfumé et le séga sous les étoiles. Deux bijoux posés sur l’océan Indien. Deux imaginaires différents, mais une même promesse : celle d’une romance tropicale.
Mais alors, pour un voyage en amoureux, quelle île choisir ? La réponse n’est pas si simple… Et si on se laissait guider par les sens, les ambiances, les expériences à deux ? À travers ce comparatif empreint de poésie et de vécu, je vous emmène sur ces deux îles pour mieux décider laquelle fera battre votre cœur au rythme des vagues et des souvenirs partagés.
Ambiance générale : entre zen balinais et douceur mauricienne
Si l’on devait attribuer un parfum à chaque île, Bali sentirait le bois de santal et le frangipanier, tandis que l’Île Maurice exhalerait la vanille, la canne à sucre et le rhum arrangé. L’atmosphère est le premier facteur à prendre en compte car elle teinte nos souvenirs, elle colore nos instants.
À Bali, tout semble baigner dans une spiritualité tranquille. Rien ne presse. Même les chiens dans la rue ont l’air méditatif. L’île est tissée de minuscules temples, de rituels floraux quotidiens, et de fils d’encens suspendus dans l’air chaud. On se lève pour le lever de soleil, on prend la pluie comme une bénédiction, et chaque journée finit souvent en contemplation — sur une plage noire ou au sommet d’un volcan, au choix.
L’Île Maurice, plus discrète, séduit par sa douceur de vivre créole. Ici, c’est le sourire des gens qui vous touche en premier. Les mauriciens ont cette hospitalité qui vient du cœur, pas du guide touristique. Il y a un sentiment d’île habitée, vécue, racontée. Les villages côtiers, les marchés colorés, les petites madames qui vendent du dholl puri sur les bords de route : ça sent la vie, l’authenticité presque tranquille. C’est une île qui ne cherche pas à impressionner — elle vous prend la main, tout simplement.
Dormir en amoureux : cabanes de rêve ou hôtels les pieds dans le lagon ?
Où dormirez-vous une fois le soleil couché ? Cette question est cruciale, surtout lorsqu’on s’aventure à deux dans un voyage aux parfums de lune de miel (officielle ou non).
À Bali, le choix est vaste : des villas en bois perchées dans la jungle d’Ubud avec piscine privée, aux bungalows au toit de chaume avec vue sur les rizières. Il y a ce petit luxe discret, presque rustique. L’ambiance y est plus bohème, avec des hébergements souvent conçus de manière éthique, inspirés de l’art balinais. Un soir, dans une villa à Sidemen, j’ai été réveillé par la pluie battant sur le toit de bambou — belle, sauvage, presque cinématographique.
À l’Île Maurice, les hôtels de charme bordent les plages dorées avec une élégance plus classique. C’est l’endroit idéal si vous rêvez de vous endormir au bruit des vagues, un cocktail à la main, les pieds dans le sable encore tiède. Les grandes chaînes hôtelières côtoient des maisons d’hôtes pleines de caractère, et pour les amoureux du luxe, les spas et suites panoramiques avec service personnalisé sont légion.
Les plaisirs de la table : entre nasi goreng et cari poulet
Peut-on parler d’amour sans évoquer le plaisir de manger ensemble ? De partager des plats inconnus, de deviner les épices, de goûter au fruit inconnu juste cueilli ? C’est dans ces moments que les cœurs se rapprochent.
Bali surprend les papilles avec ses plats simples mais savoureux : le nasi goreng (riz frit), le mie goreng (nouilles), ou encore le satay de poulet, servit sous une pluie de cacahuètes hachées. Il y a aussi la street food à gogo, ce boucher ambulant à Canggu qui m’avait offert une satay grillée encore fumante — et mon amour pour le piment est né à cet instant précis. C’est une cuisine audacieuse, parfumée, souvent végétarienne.
Maurice, elle, est un kaléidoscope culinaire. Influencée par l’Inde, la Chine, la France et l’Afrique, on y goûte à des caris, des rougailles, des mines frites, du vindaye de poisson… et bien sûr, des douceurs comme le gâteau patate. En amoureux, il n’y a rien de plus romantique qu’un pique-nique improvisé sur la plage de Gris Gris, avec un assortiment épicé acheté le matin même au marché de Mahébourg.
Que faire à deux ? Activités, farniente et aventures à partager
Voyager en amoureux, ce n’est pas seulement regarder des couchers de soleil (même si on ne s’en lasse jamais), c’est aussi partager des activités qui créent des souvenirs. Et sur ce point, les deux îles offrent leurs propres sortilèges.
- À Bali :
- Prendre un cours de yoga ensemble à Ubud à l’aube, alors que la brume s’accroche encore aux collines.
- S’aventurer sur le volcan Batur et s’arrêter au sommet, les mains serrées, pendant que le soleil rase les nuages.
- Participer à une cérémonie hindoue, recevoir le sourire d’un prêtre, les mains pleines de riz sacrés.
- Explorer les rizières en scooter, cheveux au vent, et s’arrêter pour regarder le ciel se refléter dans l’eau stagnante.
- À l’Île Maurice :
- Faire du snorkeling main dans la main dans le lagon de Trou-aux-Biches, au-dessus des coraux dansants.
- Marcher dans les terres de Chamarel, entre cascades, terres de sept couleurs et rhumeries parfumées.
- Faire une sortie en catamaran vers l’île aux Cerfs, bercés par les vagues… et le ti-punch.
- Grimper au Morne Brabant, pour ressentir la fierté partagée d’avoir atteint ensemble un sommet légendaire.
Climat et saison idéale pour un amour au beau fixe
Parce qu’une escapade en amoureux mérite le ciel bleu, quelques éclaircissements s’imposent.
À Bali, la saison sèche s’étale de mai à octobre : c’est la meilleure période, même si l’île est plus fréquentée. La saison des pluies, de novembre à avril, n’est pas non plus à proscrire pour autant : les averses sont souvent brèves, mais donnent envie de rester blottis sous une moustiquaire à faire des projets… ou autre chose.
À l’Île Maurice, le climat tropical est aussi généreux. L’été austral (novembre à avril) est chaud et humide, idéal pour la baignade mais avec quelques averses. L’hiver, de mai à octobre, est plus sec, doux, parfait pour les activités en plein air et les amoureux qui préfèrent l’air plus léger.
Accessibilité : distance, budget et petits tracas logistiques
Parce que l’amour ne connaît pas de frontières, mais qu’il a tout de même un budget, parlons de ce qui peut faire pencher la balance.
Depuis la France, Maurice est plus proche (comptez environ 11 heures de vol direct), alors que Bali demande une quinzaine d’heures minimum, avec escale(s). Côté décalage horaire, Bali est également plus lointaine (6 ou 7h de plus), ce qui peut jouer si vous avez peu de jours.
Côté budget, Bali peut se révéler très économique une fois sur place : hébergement charmant à bas prix, nourriture bon marché, transports abordables. Le billet d’avion est souvent plus onéreux, mais largement compensé par le coût de la vie. Maurice, elle, propose une gamme de prix plus élevée, notamment dans les zones touristiques, mais certains hébergements familiaux ou immersifs restent très accessibles si vous cherchez bien (et avec le sourire, cela va de soi).
Alors, Bali ou Maurice ? L’écho des cœurs
Finalement, choisir entre Bali et l’Île Maurice, c’est choisir une ambiance, une couleur pour son voyage à deux. C’est comme choisir entre une poésie mystique et une balade au rythme du séga : les deux touchent, mais pas de la même manière.
Bali séduira les couples aventuriers, un peu bohèmes, avides de culture, de spiritualité, et de paysages intérieurs autant qu’extérieurs. L’Île Maurice plaira aux amoureux du romantisme tranquille, des plages parfaites, des saveurs métissées et du confort sans prétention.
Entre vous et moi, si le voyage est vraiment amoureux, n’importe quel lagon devient émeraude, n’importe quel temple devient promesse. L’essentiel n’est jamais les kilomètres parcourus — mais la manière dont on se regarde quand le soleil se couche, là, au bout du monde…